Albert Gleizes
Paris, 1881 — Saint-Rémy-de-Provence, 1953
Peintre, graveur, illustrateur, auteur, Albert Gleizes a laissé une œuvre magistrale.
Dans sa jeunesse, il travaille dans l’atelier de dessin d’ameublement de son père. En 1906, il est membre fondateur du groupe de l’Abbaye de Créteil, maison d’écrivains et d’artistes. En 1908, il rencontre Delaunay et Metzinger avec lequel il écrira en 1912 un traité « Du cubisme ». Il participe en 1911, dans la fameuse salle 41 du Salon des Indépendants, à la consécration du mouvement cubiste. Il exposera la même année à la Section d’Or et au Salon d’Automne jusqu’en 1914. Démobilisé en 1915, il épouse Juliette Roche et séjourne à New-York. Il expose à Barcelone en 1916 avec les Picabia et Marie Laurencin. Il oscille dans sa peinture entre l’influence des recherches de Picabia, Duchamp et Blue Reiter. De retour en France en 1919, de plus en plus préoccupé par des questions sociales et intellectuelles, il enseigne à quelques élèves « La peinture et ses lois » afin de transmettre et de développer les découvertes du Cubisme en peinture. De 1923 à 1926, il développe ses théories sur les Translations-Rotations et les Cadences en peinture. En 1927, il relance à Moly-Sabata, en Isère, l’expérience de l’Abbaye de Créteil avec la participation d’artistes-artisans. La céramiste Anne Dangar et le peintre Pouyaud s’y installent. Il se retire alors progressivement du milieu artistique parisien. Dans une démarche de recherche spirituelle, il adhère en 1931 au mouvement Abstraction-Création, voyant dans l’abstraction artistique un moyen de lutter contre le matérialisme de la pensée. Il donne une série de conférences à Varsovie, Londres et au Bauhaus. L’année 1934 marque une étape majeure dans sa recherche sur le dénouement rythmique de la peinture, et, parallèlement à ces préoccupations, la décoration murale constituera une part importante de son travail qu’il expose en 1937 aux côtés de Léger et de Survage. En 1939, le couple s’installe définitivement à Saint-Rémy-de-Provence, au Mas des Méjades où il crée une communauté d’artistes. Albert Gleizes se convertit au catholicisme et écrit « L’homme devenu peintre » qui résume l’ensemble de ses recherches. De nombreux intellectuels et artistes viendront le rencontrer. En 1950, il illustre les « Pensées de Pascal », qu’il considère comme son testament artistique.
Albert Gleizes a écrit plusieurs ouvrages théoriques dans lesquels il expose ses préoccupations et ses recherches. Il est considéré avec Metzinger comme un précurseur et théoricien du mouvement cubiste. Par la suite, il s’intéresse davantage à la composition et à la dynamique qu’à la forme. En 1953, pour la dernière fois de son vivant, il participe à une exposition sur le cubisme organisée par le M.N.A.M. Ses œuvres sont présentées dans les plus grands musées du monde et dans les collections les plus importantes. Le musée Estrine expose en permanence une rétrospective de ses œuvres et détient plusieurs œuvres de cet artiste considéré comme un important représentant du mouvement cubiste français.