Mario Prassinos
Mario Prassinos est né en 1916 à Istanbul dans une famille greco-italienne implantée depuis longtemps en Turquie. Sa famille s’exile en France en 1922. Il fait ses études secondaires au Lycée Condorcet à Paris, puis à l’École des Langues Orientales (1932) et à la Sorbonne(1934). À la même époque, il fréquente le milieu surréaliste de la peinture et de la littérature.
1938 : il fait sa première exposition personnelle à la galerie Billiet-Vorms.
1940 : à son retour de la guerre, où il est engagé volontaire, il se dégage du surréalisme et commence une période figurative.
1942 : début d’une longue collaboration avec les éditions Gallimard comme illustrateur.
1947 : il fait sa première scénographie pour Jean Vilar et le premier Festival d’Avignon. De nombreuses scénographies suivront.
1948 : exposition à la Galerie de France, à Paris, où il exposera régulièrement jusqu’en 1976.
1949 : il est naturalisé français.
1951 : Mario Prassinos achète une maison à Eygalières en Provence. C’est là qu’il commence son travail quotidien de dessin des collines qui s’étendent devant de la maison, et qu’il fait ses premières tapisseries.
1956 : Mario Prassinos fait sa première exposition de tapisserie à la galerie la Demeure où il exposera régulièrement jusqu’en 1975.
1958 : premier voyage en Grèce, pendant lequel il séjourne plusieurs mois dans l’île de Spetsai où il réalise la série des cyprès de Spetsai.
1961 : il est fait chevalier des Arts et Lettres.
À partir de 1962, il poursuit un travail sur le portrait commencé dans les années quarante, puis il entreprend le portrait de sa famille, dont la série des Prétextats.
1966 : il est fait chevalier de la Légion d’Honneur.
1970 : il écrit « Les Prétextats », éditions Gallimard, 1973.
1976 : il commence la rédaction de son second livre « La Colline tatouée », éditions Grasset, 1983.
Mario Prassinos ne cessera jamais d’écrire sur la peinture, le dessin, la tapisserie, la photographie…
En 1970, toujours préoccupé par la représentation de sa famille, il commence à fabriquer des sculptures en céramique, dont certaines seront fondues en bronze.
Les peintures appelées Paysages turcs sont réalisées entre 1970 et 1981.
1980 : il est fait Officier de Arts et Lettres.
De 1980 à sa mort, Mario Prassinos consacre son travail à la série des Arbres, peintures à l’huile sur papier.
En 1985, Mario Prassinos fait don à l’État français d’une synthèse de son œuvre : peintures, dessins, estampes, tapisseries.
Mario Prassinos meurt le 23 octobre 1985, à Avignon.
L’œuvre de M.Prassinos est présente dans la plupart des grands musées français et étrangers. Il a participé à de nombreuses manifestations nationales et internationales.
biographie © Catherine Prassinos

Le cyprès, 1972 Huile sur toile Dépôt du Centre National des Arts Plastiques ( N°.Inv. 35331)
« (…) Il y a un sujet à l’origine de ces paysages et c’est pourquoi je ne mens pas en les appelant Paysages Turcs même s’ils ont abandonné le style ornemental qui était celui des premiers paysages dits turcs, même lorsqu’ils sont devenus, au contraire et comme par antithèse, extrêmement simplifiés. Il y a toujours dans ces paysages un arbre ou quelque chose qui peut figurer un arbre ou être pris pour un arbre. Là, c’est un souvenir d’enfance. La campagne autour de Constantinople est relativement plate et parsemée de groupes d’arbres isolés. J’ai voulu reprendre cette image d’horizon coupé par un arbre, un arbre qui se détache à contre jour. (…) Il y a longtemps que je constate que chaque fois que je veux faire un arbre je fais une tête, que lorsque je veux faire une tête je fais un arbre et que lorsque je veux faire un arbre sur une plaine ou sur une colline, je finis par faire le mamelon d’un sein. Ça, c’est quelque chose à laquelle, non seulement je me suis résigné mais que je favorise. (…) J’aimerais que mes tableaux contiennent des quantités de significations superposables. » Mario Prassinos, entretien avec Jean-Louis Ferrier, mai 1980, à l’occasion de l’exposition à la Galerie Nationale du Grand-Palais « Mario Prassinos, peintures et dessins récents », in Catalogue raisonné de la donation Mario Prassinos, édition FMP Donation Mario Prassinos, 1990.